Plan Nord, que de crime on t'accuse maintenant. Il ne manque plus que la lèpre et les invasions de sauterelles. Le Plan Nord, ce vaste amalgame de projets disparates qui tient plus ou moins du plan concerté, suscite depuis quelques semaines toute une série de commentaires plus critiques les uns que les autres, certains sérieux, d'autres carrément étranges.À titre d'exemple: voici ce que le quotidien Le Soleil tirait à la Une le dimanche 27 novembre:«L'envers du Plan Nord: un obstacle à la relance de la forêt ». Au départ, le lien de cause à effet n'était pas évident; mais à l'intérieur du journal, un article des acteurs de l'économie gaspésienne qui disait craindre un exode de travailleurs attirés par les offres d'emplois dans le Nord-du-Québec. Et pourquoi partiraient-ils, ces travailleurs? Tout simplement parce que des centaines d'entres eux se sont retrouvés au chômage. L'industrie du sciage est fortement affectée par la mollesse du principal marché d'exportation, les États-Unis, les usines ferment. Un bon jour -difficile de dire quand-,la demande reprendra, mais est-ce-que les ouvriers,eux,seront encore disponible? Damné Plan Nord qui nous vole nos gars! Résumons. voici des centaines de travailleurs, souvent soutiens de famille, qui dépendent maintenant des allocations d'assurance-emploie, quand ils ne sont pas déjà sur réduits à vivre d'aide-social. Miracle: plusieurs ont maintenant la possibilité de bénéficier d'un excellant revenu en répondant aux offres des minières. comme c'est souvent le cas, ils vont ensuite faire suivre l'essentiel de leur paie à leurs familles en Gaspésie. Et ce serai une malédiction ? Tant qu'à faire, demandons-leurs de mettre la soutane et de prononcer des voeux de pauvreté.
Régionalement parlant, cette concurrence venue du Nord risque effectivement de faire mal le jour ou... et là s'arrête la logique de l'argumentation. on leur dit quoi, aux travailleurs? Restez chez vous et attendez que l'on vous fasse signe, même si la misère vous guette dans l'interval? remarquez, ceux qui tiennent ce langage ne sont pas au chômage, eux. ils font de grandes projections tout en oubliant que les gens doivent vivre au jour le jour. Ce manque de sensibilité est désolant. Et qu'on ne vienne surtout pas me dire que je suis insensible au sort de la Gaspésie. En mai dernier à Sainte-Anne-des-Monts lorsque ArcelorMittala annoncé son intention d'investir des milliards de dollars à Fermont et à Port-Carter, ce qui allait se traduire par l'embauche de milliers de travailleurs additionels. L'auditoire avait évoqué le scénario probable du départ de centaines de personnes qualifiées de la gaspésie et du Bas-St-Laurent, sillonnés par le Nord. Et rappellons-nous que ce n'est pas une première: dans les années 1970, nombre de travailleurs gaspésiens avaient pris le chemin de la baie James On disait que la Caisse Populaire de Sainte-Anne-des-Monts était une des plus prospère au Québec, parce que les ouvriers faisaient transférer leurs chèques de paie chez eux! Cette option avait permis aux familles de traverser des périodes difficiles. L'histoire est maintenant en train de se répéter. Elle est universelle. Par exemple, des milliers de Terre-Neuviens travaillent dans les sables bitumineux de l'Alberta tout en retournant périodiquement dans leur patelin, tellement que l'on a baptisée Newfis Express l'avion qui fait la navette entre Fort McMurray et St-John... Mais maintenant que l'économie de la province se porte mieux, ils sont plusieurs à revenir pour de bon à la maison. C'est simple; si on veut que les Gaspésiens et les citoyens d'autres régions restent chez eux malgré le chant des sirènes, il faudra leur permettre de gagner décemment leur vie.Pour y parvenir, on devra ajouter accepter de jouer la carte des ressources à mettre en valeur,En Gaspésie, on a déjà ajouté l'énergie Éolienne. Suivra peut-être le pétrole .
De nouveaux gisements miniers semblent prometteurs. On finira un jour par apprendre à cultiver la mer. Eh oui, l'industrie forestière va elle aussi finir par se redresser.
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